Première chasse à forks [LIBRE]

Cette odeur infernale et si succulente emplissait mon air, mon atmosphère sous toute ses coutures, les rires de ces faibles humains m’attiraient irrésistiblement…Je savais pertinemment que mon regard s’était coloré d’un rouge si foncé qu’il en était presque noir. Un léger grognement provenant de ma gorge traversa mes lèvres comme un prédateur à la recherche de sa proie….Parti en chasse, voilà ce que j’étais : lancé jusqu’à ce que le liquide chaud coule dans ma gorge…Déjà la gourmandise s’emparait de mes sens. Si mon cœur battait encore, son rythme se serrait accéléré comme emplit d’une excitation incontrôlable. A chaque fois le plaisir était le même… J’avais faussé compagnie à mes deux compagnons, désirant m’éloigner d’eux pendant quelques heures.

La petite famille semblait être au complet, tous assis sur l’herbe parfaite comme la plus parfaite des familles pour le plus parfait des pique-niques…Hilarant. Un sourire narquois prit place sur mes lèvres alors que je faisais le tour de la clairière sans un bruit, attendant le bon moment…L’instant fatal. Pourtant à Forks, la pluie semblait au rendez-vous chaque jour, mais aujourd’hui le ciel était simplement couvert. Ma proie souriait, joyeuse, ses longs cheveux bruns flottaient dans le vent, me prodiguant une odeur plus qu’agréable et alléchante. Sa peau blanche ne rivaliserait jamais avec la mienne, c’était impossible. Aucune imperfection ne se laissait entrevoir et ses yeux clairs, rieurs, étaient emplis de vie qui disparaitrait pourtant bientôt. Soudain, elle eut l’air étonné, se retournant, elle fit la remarque qu’ils avaient oubliés les couverts dans la voiture…Quelle dommage. Un nouveau sourire s’afficha sur mon visage, l’heure avait sonné. Une fraction de seconde avant la venue de la demoiselle, je me retrouvais accoudé au capot de la voiture. Elle recula d’un pas, m’observant d’un air étonné : que pouvais-je donc bien faire là ?! Pourtant, elle s’approcha, elle avait peur, cela se lisait dans son regard et tout cela devenait jouissif à mes yeux. Baissant les yeux, elle ouvrit le coffre et en une seconde je me retrouvais derrière elle, plongeant mon nez dans ses cheveux et la retenant par la taille, trop rapidement pour un humain. Son cri n’eut pas le temps de se répercuter entre les arbres car je plaquais ma paume contre ses lèvres roses.

« Tu n’as rien à craindre…Je vais te délivrer de ta peur innocente. »

Ne pouvant pas hurler, elle ne put que tenter de se débattre mais ses coups semblaient être des caresses à mes yeux et jamais elle ne s’échapperait face à ma force surhumaine. Mon doigt caressa sa nuque et retira une mèche de ses cheveux qui barrait le chemin à sa peau de pèche. Mon ouïe me susurra alors que quelqu’un approchait et sans attendre, je disparus au milieu des arbres, portant la fille dans mes bras qui tentait toujours de fuir. Je fus loin du pique-nique en quelques instants, environ cinq kilomètres, cela suffirait. Je déposai ma proie au sol qui, abasourdie par la vitesse eut le tournis et tomba tandis que je m’esclaffai.

« Dommage que ma douce Victoria ne soit pas là pour apprécier le spectacle ! »

Reprenant ses esprits, elle m’observa complètement terrifiée, elle poussa un hurlement et rampa sur le sol pour tenter de se relever. En un bond je me retrouvai sur elle et plaquai ses épaules sur l’herbe humide.

« Chuut. Ca va aller, tu ne vas pas souffrir. Enfin…j’espère pour toi ! »

Son dernier cri s’interrompit brutalement lorsque mes crocs entrèrent en contact avec sa peau, perçant deux trous mortels. J’appréciai alors son sang couler dans ma gorge, éveillant mes papilles quand tout à coup j’entendis des bruits de pas. Quelqu’un approchait…mais je pris la peine de terminer mon repas et vida la jeune fille jusqu’à la dernière goutte. Pour moi, un vampire, les pas étaient lourds, bruyants alors qu’il aurait pu s’agir d’un enfant…Etait-ce un humain ? Un vampire ? Je n’en avais que faire d’être discret…Mais tout de même, cette fois Laurent ne me le pardonnerait pas même si je lui étais supérieur. En un instant, je grimpai à un arbre et m’installai sur une branche, observant qui avait osé me presser dans ma dégustation…Ma proie, elle, complètement vidée, gisait dans la clairière, le regard mort fixé vers un ennemi invisible.

Il y avait des jours sans et des jours avec comme on disait, pour Cassy en ce moment rien n’allait la jeune femme avait vraiment l’impression que le destin lui jouait beaucoup de mauvais tour. Il y avait déjà eu le départ de ses parents pour un tour du monde, soit disant que toute leur vie ils avaient travaillés dur pour offrir une belle vie à Cassy et sa sœur et que maintenant ils avaient besoin de penser à eux… la jeune femme ne leur en voulait pas, elle pouvait comprendre cette envie et après tout elle était âgée de vingt cinq et ne pouvait pas toujours compter sur eux. Le problème dans ce départ c’était que la jeune femme se voyait offrir une place dans la librairie familial, une chance pour elle Cassy aimait lire donc elle ne prenait pas ce travail comme un calvaire, le réel problème c’était qu’à la base sa sœur devait l’aider à tenir la libraire mais qu’elle semblait bien plus occupé à séduire tout ce qui bougeait. Les garçons justement parlons en, il faut croire que de côté-là non plus ça ne va plus du tout, le seul garçon qu’elle a aimé ou tout du moins qu’elle avait cru aimer de tout son cœur l’avait humilié en la trompant avec plusieurs filles, comment avait-elle pu être aussi bête pour croire que l’amour existait. C’était une histoire de comte de fée ou alors seuls les parents on la chance d’avoir trouvé leur moitié, quoiqu’il en soit pour Cassy les garçons c’était de côté. Bien sur elle aimerait pouvoir être amoureuse de nouveau, avoir quelqu’un pour qui elle comptait réellement mais pour le moment ce n’était pas sa priorité.

Aujourd’hui Cassy était énervée pour un oui et un non, elle s’était levée en retard et du coup n’avait pas pu ouvrir la librairie en temps et en heure mais ça encore ce n’était pas grave puisque de toute façon elle n’avait jamais grand monde qui venait la voir. Quelle idée d’ouvrir une librairie aussi, un bar ou un magasin de vêtement ça au moins ça aurait amené du monde. Enfin bref une fois dans le centre de Forks la jeune femme avait été cherché son café, sa petite habitude du matin, en sortant du café la jeune femme est malheureusement rentré en collision avec un des shérifs se retrouvant avec du café sur son haut. Cassy était repartit rapidement chez elle pour se changer, elle avait enfilé un nouveau haut avant de partir directement pour la librairie. Une fois à son boulot la jeune femme s’ennuyait à mourir, elle passa alors quelques commandes pour des nouveaux livres qui d’après elle devrait plaire aux adolescents. Alors que midi approché à grand pas la jeune femme rangeait la réserve, monté sur un escabeau elle essayait d’attraper des cartons placé évidemment tout en haut. N’étant pas sa journée elle fit bien sur tout tombée et alors c’était la goutte d’eau de trop. S’énervant toute seule dans la réserve Cassy balança tout ce qu’elle trouvait sous la main. Une fois qu’elle n’avait plus rien elle sortit de la réserve, prit ses clé de voiture derrière le comptoir et sortit de la librairie fermant bien sur à clé.

Cassy avait besoin de prendre l’air de se changer les idées ou peu importe mais il fallait qu’elle s’éloigne de la boutique pour le moment. La jeune femme se gara sur un parking près de la forêt, elle savait parfaitement ou elle allait se rendre, elle voulait aller dans un coin de la forêt qui menait à un petit court d’eau, un endroit où elle allait souvent étant petite. Ça faisait des années qu’elle n’y avait pas été mais elle voulait être seule et tranquille. La jeune femme prit alors le chemin faisant attention aux flaques d’eau étant donné que la pluie était tombé la nuit dernière le chemin n’était pas tout à fait propre à certains endroits. S’enfonçant de plus en plus dans la forêt la jeune femme commençait à se demander si elle ne s’était pas trompée de chemin, elle s’arrêta quelques secondes en soupirant avant de sursauter en entendant un hurlement… Cassy fronça les sourcils se disant que ça devait être un animal et que son imagination lui jouait des tours. Reprenant sa marche elle ne se doutait pas qu’une jeune fille venait de hurler et encore moins qu’elle était attaqué par un vampire, un vampire franchement comme ci ça pouvait exister. Cassy reprit sa marche préférant même pas savoir quel sorte d’animal était autour d’elle, de toute façon il y avait tout un tas de bruit dans la forêt et si elle commençait à y réfléchir elle partirait en courant se faisant peur toute seule.

J’étais silencieux, plus silencieux et discret que n’importe quel animal qui aurait désiré se cacher. Invisible au monde extérieur, j’observai sans un bruit, mon ouïe capta plus précisément les pas, lourds : un humain, ou une humaine. Un vampire n’aurait jamais créé un tel boucan rien qu’en marchant. Le vent soufflait dans la mauvaise direction empêchant par la même occasion mon odorat de capter les effluves de l’intrus ou de l’intrus. Je ne pouvais dont pas savoir si je devais m’attendre à croiser un homme ou une femme. Je restai perché sur ma branche, m’appuyant de ma paume droite sur le tronc noueux.
Au bout de quelques secondes le bruit cessa puis reprit, la personne devait avoir tourné les talons…Tant mieux. D’un saut souple, je me retrouvais sur l’herbe, abandonnant là le cadavre sans aucun indice qui pourrait mener les forces de l’ordre jusqu’à lui…

Une envie fulgurante envahit soudain mon corps et mon esprit, la personne en question qui m’avait interrompu pourrait très bien servir de dessert…En effet, elle avait osée me presser. Un sourire sadique sur les lèvres, je me mis à courir entre les arbres, slalomant comme si je faisais partit de la forêt. Je suivis le bruit de pas, je me fiais à mon don de traqueur, ce n’était que de la gourmandise. J’allai tuer pour le plaisir du geste et du sang. Laurent m’en voudrait, Victoria aussi…peut-être… mais elle me défendrait ! Un léger rire sortit de ma gorge, soudain j’aperçus une silhouette agréable et des cheveux bruns cascadant dans le dos de la demoiselle tandis que je marchais parallèlement à elle. Le destin était avec moi, il m’offrait une jeune fille sur un plateau, cela en devenait presque trop facile. Ne cessant de la fixer, je m’habituai à son allure, marchant à sa vitesse. Je n’attendais qu’une seule chose, le bon moment où je saisirai son odeur…Là où toute ma traque prendrait réellement un sens.

Mon habituel sourire en coin encré sur mes lèvres, je sortis du sentier que je me traçai pour moi-même. Je me mis à la suivre toujours aussi silencieux, ne désirant qu’une seule chose : la surprendre, l’effrayer, lui laisser entrevoir le sort qu’elle allait subir pour mon bon plaisir. Mes pas se firent plus rapides, plus empressés, si j’avais eu un cœur, il se serait mis à battre d’excitation. Le vent soufflait toujours dans le mauvais sens d’une façon telle que quelques unes de ses mèches voletaient en avant. Je la rattrapai et passai à ses côtés, la frôlant légèrement et me postai devant elle en m’arrêtant net.

Doucement, je fermai les yeux. Ses effluves me frappèrent comme un coup de massue. Violent, incroyable et effrayant. Je soulevai mes paupières en des traits abasourdis, je ne savais comment réagir. Son arôme m’appelait et ne me soufflait qu’une chose : je devais bondir et m’emparer de cette odeur extraordinaire. Mes bras se mirent à trembler et je serrai mes poings en deux étaux d’acier. Je ne comprenais plus rien, je n’étais plus celui que je connaissais, que m’arrivait-il ? Que faisait-elle là ? Comment avait-elle osé me bouleverser de cette manière ?! Soudain, mes yeux d’un rouge profond la fixèrent comme un bourreau aurait fixé un condamné. Seulement le bourreau hésitait, trouvait ce phénomène étrange, anormal et ne voulait pas tout gâcher. Je parvenais à me contrôler car je venais de chasser, seulement…Tout d’un coup cela ma frappait, elle était ma « chanteuse ». Abasourdi, je restai figé pendant quelques secondes, un temps extrêmement long pour un vampire. Je reculai même d’un pas. Je décidai de prendre la parole, sans savoir réellement les raisons qui me poussaient à le faire. Ma voix grave qui devait résonner comme une musique pour elle s’éleva dans le silence des arbres alors que mes poings restaient serrés.

« Qui es-tu ? »

Je tentai de contrôler les traits de mon visage. Je voulais la tuer et j’avais ici toute la possibilité imaginable que je désirai. Son visage aux traits réguliers m’en empêchait. Que pouvait-être le meilleur scénario ? Je n’en voyais que deux pour le moment. Le premier : je vérifiai qu’il n’y avait personne dans les parages et je la tuai. Le second : je la laissai en vie et advienne que pourra…
Je devais lui faire peur, moi, l’inconnu, je venais de me poster devant elle sans parvenir à contrôler parfaitement les légères convulsions qui animaient mes bras…Je ne savais que penser et que faire, des millions de questions déferlaient dans mon esprit, dévergondant mes pensées. Je ne voulais qu’une seule chose concrète : la tuer.

Cassy marchait lentement le regard posé sur le sol, elle préférait regarder où elle mettait ses pieds parce que pour aujourd’hui elle avait eu son quota de maladresse. Il ne manquerait plus qu’une chute et alors là sa journée serait réellement catastrophique. La jeune femme en plus n’avait pas vraiment bien choisit ses chaussures, une paire de converse blanche dans une forêt quelque peu humide ce n’était pas super mais bon Cassy n’y pensait pas et puis ce n’était que des chaussures après tout. Etrangement la jeune femme éprouvait une drôle de sensation, elle n’était pas seule elle en était presque sûre. Cassy ralentit sa marche style de rien tournant légèrement la tête vers la gauche en se mordillant la lèvre, elle reposa son regard devant elle. Il n’y avait personne, elle s’imaginait encore sûrement des choses comme toutes les filles peureuse de nature. En même temps quelle idée d’aller se promener seule dans la forêt, une chance qu’il fasse jour sinon elle aurait déjà prit ses jambes à son cou.

La jeune femme qui avait reprit une marche à allure normal passa une main dans la poche avant de son jeans, elle avait du y laisser un élastique à cheveux ce matin. Elle n’avait pas en tête d’être bien coiffé et présentable, la jeune femme avait seulement les cheveux qui volaient légèrement ce qui avait le don de l’agacer au bout d’un moment. Sortant l’élastique de sa poche elle le prit entre ses mains mais le fit tomber par terre en sentant quelque chose la frôler, à peine avait-elle eu le temps de comprendre ce qui se passait qu’elle s’arrêtait net en tombant face à face avec un jeune homme.

Tout se mélangeait dans sa tête, elle ressentait de la peur face à cet étranger qui la regardait bizarrement, elle ne comprenait pas comment il avait pu être en face d’elle sans qu’elle ne sans rende compte avant, qui était-il ? Que lui voulait-il ? Dans de question qui se mélangeait dans son esprit sans qu’elle ne trouve de réponse. Son regard se posa sur les poings serrés de cet inconnu puis sur ses membres qui tremblaient, elle aurait du partir en courant mais au lieu de ça elle le contemplait sans rien dire. Le jeune homme était pâle, étrangement comme les Cullen et tout ces nouveaux qui arrivaient à Forks, pourquoi se ressemblaient ils tous autant ? Aussi impensable que ça pouvait être il avait les yeux couleurs rouge… ça ne pouvait être qu’un reflet ou un contraste à cause du soleil, c’était un hasard ou ses yeux qui lui jouaient des tours. L’inconnu recula d’un pas une réaction étrange, en tout cas ça l’était pour la jeune femme car c’était elle qui aurait du reculer et non lui. Avait-il peur d’elle ?

Il prit la parole et la jeune femme arqua son sourcil gauche face à sa question, apparemment ils se tutoyaient ce qui ne dérangeait pas vraiment Cassy car en général elle avait l’impression d’être vieille lorsqu’une personne la vouvoyait. La jeune femme passa sa main dans ses cheveux pour retirer les mèches qui venaient devant son visage, elle ne savait même pas quoi lui répondre. Devait-elle donner un faux prénom ou alors continuer sa route, fuir ou tout simplement dire la vérité ? Cassy ne voulait surtout pas paraître comme quelqu’un d’apeuré même si en général il était très facile de lire en elle, la jeune femme prit une inspiration avant de lui répondre.

Au moins c’est direct comme question… Cassy.

Je devais l’effrayer rien que par mon apparence physique. En temps que nomade en chasse, je portai un jean troué de part et d’autre ainsi qu’une simple veste en cuir. La température ne me touchait pas, il pouvait bien faire moins dix degrés ou quarante degrés, cela était assez équivalent pour moi.
Je pris la peine de détailler les émotions qui traversaient le visage de la jeune femme quand elle m’observa. J’y vis de la surprise, elle devait se demander qui j’étais. J’entendis par ailleurs son cœur adopter un rythme légèrement plus rapide que précédemment. Je voulais lui faire peur ou du moins je l’avais voulu, à présent tout était différent, j’avais un besoin étrange de la mettre en confiance. Pourtant cet arôme m’agressait les narines avec un vice inimaginable. Sans attendre, je stoppai ma respiration afin de ne plus être tenté comme je l’étais. C’était impensable, je venais de rencontrer l’être unique, la seule qui pouvait me tenter à ce point et de telle manière. Je rêvai de céder à cette fabuleuse tentation, j’en avais une envie folle. Pourtant quelque chose m’en empêchait. Elle avait fait l’erreur de relever ses cheveux me laissant libre accès à sa gorge même si ses mèches n’étaient que pacotille. Mon regard observait la ligne de son cou qui semblait parfaite, lentement je relevai les yeux jusqu’à sa mâchoire bien dessinée et plongeait mon regard dans le sien. J’avais l’impression d’assister à un spectacle de couleurs en observant ses pupilles, à la fois vertes et marrons parsemées de quelques touches de gris.

Soudainement, je baissai la tête afin de reprendre mes esprits. Son parfum me laissait un petit goût sur l’arrière de ma langue comme si, déjà, j’avais gouté à son sang. Elle répondit à ma question et je relevai brusquement mon visage vers elle, observant les lignes de ses lèvres se mouvoir. Je trouvai sa voix unique, comme tout son être, par ailleurs. Lentement, un par un, je décontractai les doigts de ma main gauche, laissant la droite serrée pour le moment. Je devais y aller progressivement. Avait-elle idée du danger qu’elle encourait ? Mon Dieu que cela aurait été plus facile si j’avais été végétarien. Un léger sourire ironique s’afficha sur mes lèvres. Son prénom s’encra dans mon esprit comme rien au monde. Je fis un peu en avant, revenant à ma première position comme si je n’avais jamais reculé. Je savais très bien que je prenais des risques énormes à vouloir paraître un minimum normal malgré mon regard, malgré mes vêtements et malgré mon attitude étrange. J’avais un petit penchant pour le scénario numéro deux, peut-être devais-je la laisser vivre ? Après tout, elle serait la seule jusqu’à la fin des temps qui aurait cet arôme si exceptionnel ! J’attendis quelques secondes avant de lui répondre, évitant de respirer trop brusquement quand j’ouvrirai la bouche.

« Excuses-moi…Je suis James. »

Je m’excusais…C’était nouveau ça comme réaction tout de même pour moi ! J’avais la nette impression d’être complètement pathétique. J’esquissais un léger sourire à son intention. Je ne comprenais pas tout ce que je faisais. De nouveau, je fis un pas en avant. A présent nous n’étions plus vraiment séparés et je pouvais librement observer le grain de sa peau. J’avais envie de la toucher même si s’était très risqué mais têtu comme j’étais je suivrai mon envie. Doucement, pour un humain, je levais la main comme pour serrer la sienne. Plantant mon regard dans le sien, je ne bronchai pas, ne respirant plus afin de me contrôler au mieux.
Elle, ou du moins Cassy, devait se poser un tas de question à mon propos. Qui j’étais, pourquoi l’avais-je interrompu pendant sa promenade…etc. Moi aussi, je me posai des questions. Que pensait-elle de moi ? L’effrayai-je ? Je n’en avais pas envie. Son visage innocent me plaisait, il semblait fait pour moi, j’avais l’impression que mon regard pou le couvrir sans problème. Ma façon de la regarde lui faisait-elle peur ? Peut-être devais-je arrêter de la regarder avant qu’elle ne fuie ? Mon bras restait tendu vers elle, attendant une réaction de sa part : se méfierait-elle ? Pourtant, je savais très bien que si je lui parlai d’une manière hypnotique, elle ferait ce que je désirais mais je ne voulais pas m’en servir. Pour un des premières fois de ma vie de vampire, je voulais savoir ce que pouvait ressentir un humain…Ou du moins, ce qu’elle ressentait elle.

Cassy ne comprenait même pas ce qu’elle faisait encore là face à cet inconnu qui aurait du lui faire peur, elle était tellement froussarde que c’était impensable que la jeune femme reste face au danger. Un rien la faisait sursauter ou paniquer, son imagination débordante donnait parfois des scénarios impensables. Combien de fois le simple bruit d’un objet qui tombait à terre la faisait sursauter, le seul bruit du vent contre sa fenêtre lui faisait parfois encore peur lorsque le vent était très violent. Cassy n’avait aucunes raisons de rester face à cet homme et pourtant elle était là immobile, seuls ses cheveux volaient et ses yeux bougeaient sinon le reste de son corps ne réagissait plus. Au fur et à mesure des secondes la jeune femme remarquait des choses étranges au sujet de cet inconnu, sa façon de se tenir dans un premier temps. Il donnait l’impression d’être sur ces gardes comme s’il pouvait d’un moment où un autre prendre la fuite, il avait l’air mal à l’aise également comme si la présence de la jeune femme le dérangeait. Il y avait ensuite sa tenue vestimentaire même si la jeune femme n’avait pas encore bien examiné ses vêtements elle avait pu constater en le voyant face à elle qui ne portait pas des vêtements très propre, il était torse nu alors que la jeune femme supportait très bien sa petite veste. Tout se mélangeait elle avait envie de lui poser un tas de question mais la peur et la politesse lui empêchait de l’assaillir de question.

Allez savoir pourquoi la jeune femme avait complètement oublié de lui retourner la question, elle aimerait connaître son prénom puisqu’il savait à présent le sien. Son poing gauche se desserrais doucement ce qui n’échappa pas une seconde à la jeune femme qui baissa son regard sur son point. Alors que Cassy commençait à s’imaginer plusieurs raisons à ce poing serré elle redressa son visage en voyant le jeune homme s’avançait vers elle. La jeune femme avala difficilement sa salive, son imagination commençait à lui jouer des tours. Après tout il pouvait très bien être un fou furieux sortit de nulle part, un prisonnier en cavale… toutes les hypothèses étaient bonnes à prendre mais elle arrêta d’y penser en entendant la voix du jeune homme. Décrire le timbre de voix du jeune homme aurait été difficile tout comme décrire ce que pouvait ressentir Cassy face à cette voix qui résonnait comme une douce musique. L’inconnu avait certes une voix masculine qui lui donnait quelques frissons mais elle aurait pu l’écouter parler des heures, tout comme elle pouvait le regarder sans jamais sans lasser. Il était parfait malgré ses vêtements abîmés et salis, sa posture et sa façon d’être il avait un visage parfait. Tout comme les Cullen il était étrangement pâle.

Cassy se rappelait parfaitement lorsqu’elle avait vu les Cullen pour la première fois, c’était le docteur Cullen qu’elle avait vu en ville la jeune femme avait été frappé par sa pâleur et ses traits si parfait. Quelques jours après elle avait pu voir la famille au complet et ils étaient tous parfait, c’est vrai qu’elle avait été jalouse de la beauté des femmes de cette famille et qu’elle avait trouvé les hommes tous d’une beauté rare mais elle en avait pas non plus fait une fixation. Le jeune homme face à elle qui s’appelait donc James était parfait en tout point, encore plus beau que les Cullen tous réunit pourtant chez lui plusieurs détails pouvait repousser la jeune femme mais elle était attiré par lui sans en savoir la réelle raison.

James s’approchait de nouveau de la jeune femme qui fronça légèrement ses sourcils, quelque peu méfiante il fallait l’avouer. Le jeune homme leva sa main en direction de Cassy pour venir lui serrer la sienne, elle se mordilla la lèvre tendant à son tour sa main vers lui. Au contact de la main de James elle fut très surprise, il était glacé c’était impossible d’avoir aussi froid. La jeune femme ne put s’empêcher de dire quelque chose, c’était pas normal pour elle.

Ta main est glacé…

Je sentais son regard me parcourir comme si elle prenait conscience du réel danger qu’elle courait en restant là, devant moi. Il est vrai que pour tout humain normal je devais ressembler à un fou dans ma veste ouverte, mon jean troué et mes vieilles baskets presque en lambeaux à force de courir. Mon allure physique n’avait pas vraiment d’importance pour moi malgré le fait qu’être bien habillé serait peut-être plus présentable. Mais ceci ne serait pas très confortable pour la traque ou pour courir, les vêtements d’humains n’étaient pas adaptés à nous. Je sentais sa peur comme une aura qui aurait flotté dans l’air. Moi, je ressentais plus de la curiosité à présent et un désir de contrôle sur moi-même. L’idée de la tuer commençait à disparaître de mon esprit tandis que je tentais de faire disparaître son arôme de ma tête. Je savais pourtant très bien que je ne l’oublierai jamais, ce parfum indescriptible. J’aperçus ses yeux suivre la décontraction de ma main et revenir jusqu’à mon visage tandis que je m’approchai d’elle. J’aurais aimé à ce moment là posséder le don de télépathie pour savoir ce qui trottait dans la tête de la jolie brune.

Un visage me vînt à l’esprit. Pâle comme le marbre et entouré d’une crinière de feu, ses yeux semblaient me lancer des éclairs. Comment réagirait-elle si elle me voyait ainsi, discuter avec une faible humaine dont le sang me tentait plus que tout ? Elle serait furieuse et je n’avais aucune mal à le deviner. Pourtant, je n’en avais rien à faire à ce moment précis. Touts mes pensées étaient tournées vers une seule personne : Cassy. Lorsque j’élevai la voix, elle m’observa avec une curiosité palpable. Que pensait-elle ? Aimait-elle ma voix ? Il est vrai que mes traits étaient parfaits, mon parfum était parfait, tout était parfait chez moi. J’étais un prédateur et mon aspect physique attirait mes victimes d’une manière vraiment trop facile.

J’aperçus ses dents mordre légèrement ses lèvres en un geste gêné, absolument parfait. Je détaillai la façon dont se colorait ses lèvres qui blanchirent légèrement au contact de sa dentition. Puis mon regard foncé se concentra sur la main qu’elle me tendait. Je la saisis avec une délicatesse qui me surprit moi-même. Je n’avais pas l’habitude d’être tendre envers les humains. En principe, je les considérai surtout comme de la nourriture, sans plus. J’appréciai les douceurs de son épiderme, sa couleur selon son exposition à la lumière, sa chaleur aussi contre ma peau glacée. Mon immense paume recouvrait presque entièrement sa petite main comme si je voulais la protéger. Doucement ma main droite se décontracta à son tour et plus aucun tremblement ne secouait mes bras. Pourtant, je restai sur mes gardes, ne voulant pas gâcher cette rencontre pour un faux pas ridicule.

Puis, elle reprit la parole en évoquant la température surprenante de ma main. Un léger sourire anima mon visage mais rapidement, je replongeai mes yeux dans les siens. Habituellement, je ne donnai pas aux humains la chance de répondre à une pareille remarque. Mon pouce suivit délicatement les veines qui couraient le long de sa main avant de la lâcher doucement. Après tout, il ne s’agissait que d’un salut ! Non ?

« Oui…Comme d’habitude. »

Evidemment cela ne me défendais en rien. Je n’avais jamais essayé de cacher mon identité aux humains car j’en restai plutôt éloigné en principe. Seulement cela ne voulait rien dire non plus, il n’avouait rien. Les vampires avaient quelques défauts qui éveillaient le soupçon de quelques humains. Leur inhabituelle blancheur par exemple et bien-sûre le froid de leur peau. Mais aussi le fait que leur peau brillaient comme des diamants lorsqu’ils se retrouvaient au soleil et ceci était encore plus difficile à expliquer que les deux premiers facteurs. Enfin, la couleur de leurs yeux. Ceux des végétariens tournaient autour d’une couleur : l’ambre, s’approchant de temps en temps de l’or. Les miens, eux, étaient rouges, vifs lorsque j’étais affamé et foncé, comme à présent, lorsque je venais de chasser.
Je relevai doucement la tête et la fixait à son tour avec attention.

« Que fais-tu ici ? La forêt ne me semble pas vraiment propice à quelconque balade, en dehors des sentiers. »

Et voilà…A présent je m’inquiétais pour elle ! Mais vraiment que me prenait-il ? Je devais réellement péter un boulon ! Un bruit attira mon attention, je tournai rapidement la tête et aperçus un oiseau s’envoler au-dessus des cimes deux secondes après que j’eusse changé de position. Lentement, je me retournai vers elle.

Cassy observait la main de James, elle sentait la froideur de sa main envahir la sienne se demandant ce qui pouvait rendre son corps aussi froid. La jeune femme ne voulait pas s’imaginer encore tout un tas de chose sortit tout droit de son imagination débordante, il devait y avoir une explication logique à tout ceci il fallait qu’elle la trouve. Peut être était il malade ? Mais dans ce cas pourquoi n’avait-il pas de fièvre ? Peut être alors ne supportait il pas le climat de Forks… non rien n’expliquait que sa main soit aussi froide. Cassy sortit de ses pensées en sentant une sorte de caresse sur sa main, elle n’avait pas le temps de regarder ce qui se passait que James lui lâchait déjà la main. Le jeune homme affirmait à Cassy que c’était comme d’habitude, elle releva alors le regard vers lui en arquant un sourcil. Comment savoir si il disait oui ou non la vérité, son regard ne laissait rien paraître tout comme son visage il donnait l’impression de ne rien ressentir.

Comme d’habitude ? Mais ce n’est pas normal.

La jeune femme se moquait bien de paraître oui ou non impoli, pour elle la peau glacée du jeune homme n’était en rien habituel. Peut être n’allait il rien lui répondre, dans ce cas elle ne chercherait pas plus loin de voulant pas l’importuné. Tant de chose commençait à devenir étrange, son regard qui dans un premier temps avait perturbé la jeune femme, ses poings serrés et ses bras tremblant, sa tenue vestimentaire puis maintenant la froideur de sa peau… tout se mélangeait dans sa tête et aucune réponse ne se faisait entendre.
En entendant la question de James, la jeune femme se rappelait soudainement ce qui l’avait conduit à venir dans la forêt.

Je suis née ici et je connais la forêt par cœur… enfin presque.

Cassy préférait préciser qu’elle la connaissait presque par cœur puisque n’oublions pas qu’elle s’était perdue avant de croiser le chemin de James. Ça faisait déjà très longtemps qu’elle n’était pas venue par ici mais ce n’était pas un endroit très connut par les touristes et la tranquillité plaisait à la jeune femme. Cassy se mordit de nouveau la lèvre en pensant à sa venue ici, elle en informait alors le jeune homme alors qu’il en avait sûrement rien à faire.

Je me suis perdue en faite, et toi ?

La jeune femme espérait une réponse qui allait enfin répondre à ses nombreuses questions, même si elle n’avait posé qu’une seule question elle serait au moins ce qui menait James ici. Parce que lui aussi était en dehors des sentiers et en plus avec une telle tenue il y avait de quoi se poser des questions.

Son regard vert observait ma main tandis que je la tenais. Elle semblait se poser tout un tas de question. Mais cela ne me dérangeait pas du tout, bien au contraire. Je n’étais pas officiellement autorisé à lui révéler le secret qui m’entourait…mais si elle le découvrait, il n’y aurait alors aucun problème. Sauf un évidemment : sa réaction. Que ferait-elle si elle savait ? Je décidais de ne rien dire et de ne pas la mettre sur le chemin de la vérité pour le moment, je répondrais à ses questions par des moyens détournés. Déjà, elle fit une réflexion comme quoi ma température habituelle n’avait rien de normale, bien au contraire. Elle avait raison, évidemment comme toutes les pensées qui devaient bousculer son esprit. Avec un sourire, je me demandai ce qu’elle s’imaginait.

« Ce n’est peut-être pas normal pour toi. Mais pour moi, si. »

Ohoh, serait-ce un indice peu dissimulé ? Je souris doucement tout en continuant de l’observer. Bien-entendu, je contrôlai toujours ma respiration, la bloquant afin d’éviter de devenir violent. Malgré ce petit goût sur la langue que je tentai d’effacer, je ne voyais plus que Cassy, son arôme disparaissant peu à peu sans que je l’oublie totalement. Ainsi, elle était née ici. Cela était bon à savoir, peut-être n’aurai-je pas besoin de m’éloigner pour mieux la connaître ? Je prenais bel et bien conscience que ce serait une immense contradiction pour ma nature de nomade. J’avais tellement l’habitude de marcher et de découvrir tous les paysages bien que l’Amérique me soit presque totalement connue à présent. Je rêvai de découvrir l’Asie et ses mystères…Je renoncerai à cela, pour un temps du moins et si elle se révélait aussi prometteuse qu’elle le paraissait.
Elle disait connaître la forêt par cœur, sa petite hésitation me fit lever les yeux au ciel. Elle avait absolument tout de la pauvre jeune femme perdue au milieu des bois. D’ailleurs, elle ne mit pas longtemps à le reconnaître tout en se mordant la lèvre. Il adorait cette mimique sans vraiment savoir pourquoi. Sa tentative de la faire parler fut amusante, il fit comme s’il n’avait rien remarqué.

« Moi ? Je me promenais. Je suis nouveau à…Forks et je visitai, tout simplement. »

Alors à présent j’étais le pauvre petit agneau qui n’avait rien à cacher ? Je trouvai ce petit jeu de rôle plus qu’amusant. Cela faisait déjà plusieurs longues minutes que nous restions plantés là au milieu des arbres. Une brise plus froide que les autres me fit lever la tête, de nombreux nuages se rassemblaient et je pressentais une averse proche.

« Et si nous rentrions ? Je sens qu’il ne va pas tarder à pleuvoir… »

Je faillis rajouter que je ne voulais pas qu’elle soit trempée mais je me retins. Soudain je pensais à quelque chose : je n’avais pas de voiture ! Je prétendrai que j’étais venu à pied, après tout, la forêt n’était pas si éloignée de la ville de cela !
Sans l’attendre, je tournai les talons et commença à marcher en me retenant d’accélérer. Si elle voulait me suivre, elle le ferait. Je savais pourtant très bien que je prendrai mal le fait qu’elle parte dans une autre direction. Je ne savais comment lui expliquer que je savais d’où elle était venue, j’improviserai. Laurent et Victoria devraient m’attendre plus longtemps que prévu selon moi…

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